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  • Polyptyque

    “Aucune chose, aucun moi, aucune forme, aucun motif n’est assuré; tout est emporté dans une métamorphose invisible, mais jamais en repos.”
    Robert Musil

    Ce programme unique met en regard l’œuvre poignante de Frank Martin avec les chefs-d’œuvre de Bach, Vivaldi, Victoria et Lotti, dans des transcriptions inédites d’Olivier Fourés.
    Au cœur de cette création, le Polyptyque de Frank Martin, inspiré du retable de Duccio représentant les derniers instants de la vie du Christ. Cette œuvre d’une puissance expressive rare explore toute la palette des émotions humaines : l’adieu, l’angoisse, la solitude, puis l’acceptation et l’espoir.
    Polyptyque, c’est une rencontre entre les siècles, un dialogue vibrant porté par l’émotion et la beauté, une quête de lumière à travers les tourments de l’âme humaine.

    Quand le violoniste Yehudi Menuhin commande une pièce à Frank Martin, ce dernier pense immédiatement à Bach, à ses concertos, à ses Passions, pour finalement s’inspirer d’un polyptyque de Duccio en six tableaux, représentant la fin de la vie du Christ.
    C’est dans cette perspective d’influence et de déviance que Marianne Piketty et le Concert Idéal proposent de présenter le Polyptyque de Martin, pour deux quintettes à cordes et violon solo. Ainsi, cette composition, aussi descriptive qu’introspective, est confrontée avec celles d’autres compositeurs, comme Bach, Vivaldi, Lotti ou de Victoria, qui, au travers du temps, de l’espace et des idées se sont rencontrés, faisant circuler la flamme de l’inspiration.

    Olivier Fourés

     

    Ce nouveau programme a été construit autour du Polyptyque de Frank Martin. Sa beauté, sa force expressive et narrative promettaient un espace de créativité d’une grande richesse. C’est en m’approchant de cette œuvre, en explorant sa matière, en construisant pas à pas son interprétation que j’ai perçu un lien entre les sentiments dépeints par Frank Martin – futilité d’une gloire éphémère, désespoir d’une âme perdue, angoisse, violence d’une foule, désarroi et solitude – et ceux que nous pouvons éprouver face au chaos humain que nous traversons. Cette musique d’inspiration sacrée
    irradiait le quotidien, qui, à son tour la nourrissait.
    L’architecture du spectacle s’est alors dessinée : entremêler l’ancien et le nouveau, comme moyen de faire percevoir le continuum des émotions humaines, faire se côtoyer le sacré et le profane pour en interroger la frontière.
    Les œuvres anciennes ont été choisies pour leurs résonances musicales et thématiques. Au fil de l’écoute, elles accueillent nos tourments et nous apaisent. Les deux univers se nourrissent, se répondent en échos esquissant un cheminement possible où la beauté l’emporte et ouvre la voie à la plénitude et à une certaine joie.
    C’est cette voie consciente et méditative vers la lumière que propose Polyptyque.

    Marianne Piketty