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  • L’Heure Bleue

    Découvrez L’Heure Bleue notre disque nommé aux Victoires de la Musique Classique 2021 dans la Catégorie Enregistrement !

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    L’Heure Bleue est ce moment fugitif entre la fin de la nuit et le lever du jour, moment de silence, d’incertitude, de bascule, où le cours du monde, comme à l’arrêt, se voile d’une teinte uniforme, d’un bleu indéfinissable qui n’appartient qu’à ces quelques minutes.

    À l’image de ce moment de rêve éveillé, le programme de cet album est construit autour du Concerto funèbre de Hartmann et de l’œuvre, lumineuse, de Hildegarde de Bingen – à laquelle le concerto fait écho par les nombreuses citations qu’il égrène. Il y fait également graviter les compositions de Dmitri Chostakovitch et Philippe Hersant, dans un subtil entrelacs. C’est parce que ces pièces évoluent toutes entre lumière et pénombre, entre son et silence, entre rêve et cauchemar, que nous les avons réunies ici : dialogue constant entre le ciel et les enfers, à la lisière du temps, elles entrouvrent la brèche de ce monde et font éclore alors L’Heure Bleue – l’image de cette autre rive de l’univers que seule la musique nous livre.

    “Mon Concerto funèbre a été composé à l’automne 1939. Ce moment fut déterminant dans la conception de l’œuvre. Les quatre mouvements Choral-Adagio-Allegro-Choral s’enchaînent sans interruption. L’espoir exprimé dans les deux chorals, au début et à la fin de l’œuvre, répond au désespoir intellectuel de l’époque.”

    Karl Amadeus Hartmann

    “Une vision d’Hildegarde est comme un trait d’union entre ces deux mondes – vision mystique et vision d’enfer.  L’œuvre est portée, de bout en bout, par la mélodie d’un des plus beaux chants d’Hildegarde, O Vis Aeternitatis. Mais j’y ai glissé également une allusion à Hartmann, à travers le choral hussite « Vous qui êtes les combattants de Dieu », qui est cité dans le premier mouvement de son concerto.
    L’œuvre, d’un seul tenant, se présente comme un vaste adagio pour violon solo et petit ensemble de cordes. Son parcours est presque continûment ascensionnel. La mélodie d’Hildegarde, confiée au violon solo, est répétée à plusieurs reprises, dans un registre chaque fois plus aigu, jusqu’à la dernière strophe où, entourée par les sons harmoniques de tout l’orchestre, elle atteint des hauteurs stratosphériques.”

     Philippe Hersant